Trouver un éditeur pour son premier roman en l’envoyant par la Poste est pour beaucoup d’auteurs un rêve impossible. Quand elle a commencé à faire le tour des éditeurs, Dany Le Du s’attendait elle aussi à une traversée du désert. Mais le rêve est devenu réalité.
Tu as commencé par sélectionner les éditeurs à qui tu allais proposer ton manuscrit. Comment t’y es-tu prise ? Sur quels critères ?
Mon roman est le premier tome d’une saga, historique, familiale et normande. J’ai donc croisé ces quatre termes dans une recherche Google / Fnac. Plus de 200 titres sont sortis, liés à une cinquantaine d’éditeurs. J’ai fait une première sélection en consultant les quatrièmes de couverture et en choisissant les ouvrages que je pourrais avoir envie de lire. Il en est resté une cinquantaine. J’aurais bien aimé connaître leur tirage et leurs ventes mais je n’ai pas trouvé d’infos. J’ai alors fait une recherche dans les bibliothèques de Paris et de Lyon pour savoir s’ils avaient ces ouvrages. Une trentaine de titres sont apparus et je n’ai gardé de ma liste précédente que les éditeurs qui les avaient publiés, une vingtaine environ. Plus les éditions des Falaises, un éditeur normand qui publie des beaux livres, des polars et des romans sur la Normandie, et que j’avais déjà repéré en interrogeant la base de données des éditeurs normands.
Au bout du compte, à qui as-tu envoyé ton manuscrit ?
J’ai choisi les éditeurs qui acceptent les PDF. Ils ne sont pas nombreux : huit, dont les éditions des Falaises. Je reconnais que c’était une sélection arbitraire ! Mais j’ai du mal à comprendre pourquoi les éditeurs continuent à demander des envois papier de la totalité du texte. Ils ne se préoccupent pas du coût que cela représente pour les auteurs, pour les arbres et pour le transport, alors que la plupart de ces manuscrits finissent à la poubelle sans jamais avoir été lus au-delà du premier chapitre… puisque tout le monde sait que ce sont les premières pages qui décident du sort de l’ouvrage. Proposer l’envoi de fichier me semblait indiquer que l’éditeur se souciait un tantinet de ses auteurs.
Comment s’est passé le premier contact avec celui qui allait devenir ton éditeur ?
C’était le seul qui donnait son mail perso (les autres proposaient des formulaires d’envoi). Je lui ai donc envoyé un simple message qui disait : j’ai écrit une saga en trois tomes qui se passe en Normandie, est-ce que cela peut vous intéresser ? Et, dans le corps du mail pour qu’il n’ait pas à cliquer sur une pièce jointe, j’ai mis le synopsis de la saga et du premier tome, le tout ne dépassant pas un feuillet (soit 1500 caractères, espaces compris). Dès le lendemain m’est parvenue sa réponse : « Oui, je veux bien le lire, envoyez-moi le PDF » ! Un mois plus tard, j’ai reçu un mail qui disait : « Je lis votre roman avec beaucoup de plaisir, j’en suis à la moitié, je vous appelle dès que j’ai fini ». Je lui ai alors proposé le synopsis du tome 2 et, dès la semaine suivante, il me donnait son accord. Bingo !
Et avec les autres éditeurs ?
Dans la foulée, j’ai fait le même envoi aux autres éditeurs sélectionnés, cette fois sur le formulaire d’envoi, avec l’ensemble du texte et sans mot d’accompagnement puisque cela n’était pas prévu par le format du protocole.
Parmi les éditeurs parisiens, celui qui me tentait le plus (Les Presses de la Cité, spécialiste du genre et gros tirages) avait refusé rapidement. Deux autres avaient également décliné, me renvoyant sur un partenaire faisant de l’autoédition. Puis ce furent des lettres types, deux mois plus tard.
As-tu un conseil à donner aux auteurs qui envoient pour la première fois un manuscrit à un éditeur ?
Je leur conseillerais de lire d’abord très attentivement les informations et les conseils de Luc Deborde du site* Humanis.
* Où vous apprendrez, entre autres, que le pire moment pour envoyer son manuscrit est le mois de janvier (les éditeurs préparent la rentrée littéraire d’hiver). C’est pourtant celui où tous les auteurs font leurs envois aux éditeurs ! Faites passer le message…
Dany Le Du a écrit les deux premiers tomes de sa saga dans le cadre de l’Atelier du Manuscrit proposé par Alice et les mots.
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