En France, les éditeurs rechignent à publier des nouvelles. Mais, en dehors de l’édition classique, le dynamisme des revues et de l’édition indépendante fait vivre la fiction brève…
Sauf cas exceptionnels, si vous n’avez pas déjà publié un roman à succès, vos chances de convaincre un éditeur classique d’éditer vos nouvelles sont quasi-nulles. Il vous dira qu’en France, les nouvelles ne se vendent pas. Que les seuls à en lire sont précisément… ceux qui en écrivent (pas faux). Mais alors, où et comment faire publier ses nouvelles ?
Les éditeurs indépendants : petits, mais exigeants
Certes, il y a l’auto-édition, désormais accessible à tous grâce à internet. Mais aussi des éditeurs indépendants, dynamiques et amoureux des formes brèves : par exemple les éditions Anti-Data qui lancent chaque année un appel à textes sur un thème, donnant lieu à un recueil collectif, et publient par ailleurs de nouveaux auteurs. Les éditions du Chemin de Fer quant à elles font un travail tant sur le plan graphique que sur le plan littéraire, associant dans chacun de leur livre un artiste et un auteur… Ne négligez pas ces éditeurs qu’on nomme « petits », quoi qu’ils fassent le même travail que les « gros » : ils mettent dans leur démarche autant de sérieux, de curiosité et de pugnacité (sinon plus ?) que leurs aînés ayant pignon sur rue… N’oubliez pas, avant de leur envoyer vos textes, de feuilleter leur catalogue et de lire ce qu’ils publient pour vérifier que votre production peut s’inscrire dans leur ligne éditoriale. Côté édition en ligne, Short Edition propose une plate-forme où publier ses textes et lance régulièrement des concours qui peuvent ouvrir la voie d’une publication papier (cet éditeur est le concepteur des distributeurs d’histoires courtes qu’on peut trouver dans les gares Sncf).
Les revues : dynamiques et pugnaces
Les revues littéraires, quant à elles, ont bien souvent aussi un comité de lecture et font un travail sérieux et exigeant. Certaines vous feront même des retours argumentés si vos textes sont refusés : parmi les plus actives, les revues Brèves (publiée par L’Atelier du Gué), Rue Saint-Ambroise ou Décapage… Là aussi, avant d’envoyer un manuscrit, lisez ce qu’elles publient et, si leur contenu vous plaît, abonnez-vous ! Vous leur apporterez ainsi un soutien dont elles ont bien besoin. N’oubliez pas les revues en ligne comme Onuphrius ou L’Ampoule qui lisent (et publient si affinités) les textes envoyés par mail. Vous découvrirez bien d’autres revues au Salon de la Revue qui se tient chaque année à Paris, en novembre, à l’espace des Blancs-Manteaux. Enfin, certains salons sont entièrement consacrés à la nouvelle comme Place aux nouvelles, à Lauzerte ou les journées Littér’Halles à Décize.
Les concours : un bon entraînement
Nombreux sont les concours consacrés à la nouvelle : près de 200 en France ! A thème ou non, souvent dotés de prix, ils vous donnent l’occasion d’exercer votre plume et, si votre nouvelle est retenue, de la voir publier dans un recueil collectif. Dans la région Centre, l’association Tu Connais La Nouvelle organise des rencontres avec des auteurs, des concours et des ateliers. Pour en savoir plus sur l’actualité des concours tous azimuts, suivez le magazine en ligne Nouvelle-Donne.net.
Et Quadrature ?
Au moment où j’ai écrit cet article, les éd. Quadrature faisaient savoir sur leur site que leur programme éditorial était complet jusqu’en septembre 2019. Ce n’était donc pas le moment d’inciter les auteurs à envoyer un manuscrit…
Merci pour toutes ces pistes, exactement ce que je recherche aujourd’hui ! Belle journée à toi, Sabrina.
Je découvre sur le tard, mais avec ravissement, ce texte qui dit honnêtement ce qu’il en est du sort réservé à la nouvelle et offre des pistes. Un gros merci du Québec! Serge Labrosse.
Merci à vous, Serge !
Bonjour et merci pour ces pistes. J’ai juste un souci, je n’arrive à écrire que des nouvelles érotiques et là, c’est encore plus compliqué de trouver une oreille attentive. Je débute et ne sais pas vers qui me tourner en toute confiance pour faire lire mon premier texte abouti et avoir un avis éclairé.
Bonjour, si vous estimez votre texte abouti vous pouvez l’envoyer à une revue puisque celles-ci publient des nouvelles hors recueil.