Non, la nouvelle n’est pas plus « facile » que le roman. Mais l’apprenti-auteur qui a envie de raconter une histoire a tout intérêt à commencer par un format court… En premier lieu, parce qu’il verra plus vite le résultat de ses efforts.
Qui ne s’est jamais demandé, arrivé à la trentième ou à la cinquantième page du roman commencé d’une plume alerte : et après ? Comment, par quoi continuer ? Ce récit a-t-il vraiment de l’intérêt ? Les personnages, leur histoire vont-ils retenir le lecteur ? Toutes questions, qu’on se rassure, que se posent aussi ceux qui ont une pratique régulière de l’écriture… mais eux savent qu’il est normal de se les poser et anticipent, préparent, élaborent, font des fiches-personnages ou leur écrivent une page zéro, bâtissent une trame, s’essayent à quelques dialogues, etc. Lorsque, pour la première fois, on se lance dans le vide, seul devant sa feuille ou son écran, c’est une autre paire de manches.
Reflet magique ou monstre vert
La nouvelle peut s’arrêter au bout de trente, voire cinquante pages. Elle peut aussi être plus brève — il y a bien des nouvelles en trois lignes ! Avec elle, on termine son récit plus vite, on se relit d’une traite : on voit plus aisément les défauts, les corrections à faire, les trous dans le récit ou l’overdose d’adjectifs et d’adverbes, on sent tout de suite si « ça fonctionne », s’il y a une cohérence d’ensemble… et ce jusqu’à la chute dans le cas d’une nouvelle à chute. On peut bichonner sa nouvelle jusqu’à ce qu’elle soit bien au point et la poster sur un blog, en demandant des retours à ses lecteurs. On peut la trouver tellement bonne qu’on l’enverra à un concours (et même si on ne la trouve pas très bonne mais que les autres, eux, les mêmes lecteurs qui suivent votre blog, vous auront encouragé-e à le faire…) Et si au bout du compte on la trouve vraiment ratée, si on ne l’aime pas ou plus, si l’idée qu’on avait au départ ne trouve pas son reflet magique dans le texte qu’on a sous les yeux… eh bien, on peut la recommencer ! Voire se lancer dans une nouvelle aventure sans trop regretter le temps passé. Parce que si le format court n’est pas forcément plus « facile », on y passe forcément moins de temps.
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