Tous les manuels à l’usage des apprentis-auteurs incitent à mettre en place une « routine » d’écriture : écrire tous les jours à la même heure un nombre de mots/de pages/ de signes fixé à l’avance et vous y tenir quoi qu’il arrive). Et voilà qu’aujourd’hui, on vous demande de faire le contraire ! Mais de qui se moque-t-on ?
Pourtant, c’est vrai : autant il peut être payant, si vous avez un projet d’écriture au long cours, de vous mettre tous les jours devant votre clavier et de vous astreindre à « produire », autant il est nécessaire et même salutaire de bousculer parfois vos habitudes… Car celle d’écrire tous les jours peut, comme toute routine, devenir à la longue un acte machinal et sans imagination — un comble ! Nombreux sont les auteurs qui profitent d’un changement dans leur quotidien (le voyage en est l’exemple-type) pour rafraîchir leur plume en allant écrire ailleurs et autrement. Pourquoi ne pas profiter de l’été pour bousculer votre routine ?
Changer de lieu, d’horaires… ou de texte
Si vous n’avez pas l’intention de bouger, vous pouvez décider de changer d’horaires ou de lieu, ou encore expérimenter des façons différentes de travailler. L’écrivain américain William S. Burroughs propose quant à lui un petit exercice visant à changer non pas les conditions dans lesquelles vous écrivez, mais carrément le texte lui-même et la manière de le travailler : vous imprimez une page de votre manuscrit et la coupez en quatre parties. Puis vous vous ingéniez à réorganiser celles-ci sans idée préconçue, en oubliant la logique qui avait présidé à l’ordonnance des choses . Il ne vous reste plus qu’à retourner à votre manuscrit et à retravailler votre texte en gardant de ces modifications ce qui le sert au mieux… Une manière de « lâcher prise » et de sortir de la routine sans perdre de vue son objectif : faire progresser son texte et son écriture.
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