Vous vous demandez parfois comment certains arrivent à produire autant, tandis que d’autres (vous) se battent contre le monde entier pour mettre un point final à leur manuscrit ? Ne cherchez pas. Ils ont un secret, bien sûr.
Evidemment qu’ils ont un secret, une baguette, une potion magique… sinon, comment pourraient-ils remplir autant de pages en bossant tous les jours pour nourrir leur petite famille tout en se consacrant à ladite, en profitant pleinement d’une vie sociale et en intervenant sur deux ou trois blogs — sans parler du temps passé à dormir ?
Planifier ses moments d’écriture comme des rendez-vous
Leur secret, c’est d’éteindre la télé, de débrancher internet et les réseaux sociaux. De se lever plus tôt pour écrire, ou de se coucher plus tard selon leur rythme. D’avoir toujours sur eux un carnet ou deux pour écrire au vol, dans la salle d’attente du dentiste ou dans les embouteillages : un bout de dialogue, une scène, la description d’un personnage, une première phrase de roman… En voilà un secret ! me direz-vous. Tout le monde peut faire ça. Oui, mais eux le font vraiment.
Leur secret, c’est aussi de prévoir chaque semaine dans un agenda surchargé des moments consacrés à l’écriture, rien qu’à l’écriture, sans aucune distraction. Un temps qu’ils n’utilisent pas à surfer sur internet sous prétexte de rechercher de la documentation pour leur prochain roman, par exemple. Ni pour lire, activité qu’ils estiment fort au demeurant, mais pour ne rien faire qu’écrire. Elémentaire ? Alors, pourquoi ne le faites-vous pas tout de suite ?
Se fixer des objectifs réalistes
Ça, c’est une partie du secret. L’autre consiste à rentabiliser au maximum ce temps réservé à l’écriture : en ayant par exemple toujours en tête les grandes lignes de ce qu’ils vont écrire avant de s’asseoir devant leur manuscrit. En y pensant dans le métro ou en se brossant les dents. Vous les voyez élaborer une scène tout en marchant sous la pluie — on dit que Virginia Woolf effrayait les passants car elle parlait, croyaient-ils, toute seule. Pas du tout : elle concoctait les dialogues de son prochain roman.
Et aussi : ils se fixent des dates-butoirs. Réalistes, mais strictes. Qu’ils s’acharnent à respecter — sinon, quel sens aurait tout cela ? Personne n’est obligé d’écrire, alors pourquoi insister si on n’y croit pas ? Mais le fait est, ils y croient, les veinards. Certains vont jusqu’à se mettre la pression. Rameutent autour d’eux quelques lecteurs sans concessions, leur annoncent qu’ils ont commencé un manuscrit, leur font jurer de le lire une fois terminé… Impossible après ça de ne pas aller jusqu’au bout, ouh la honte. Vous n’y croyez pas ? Vous pensez qu’écrire dans le stress, ça ne donne jamais rien de bon ? C’est oublier qu’un premier jet peut toujours s’améliorer une fois terminé… à condition de commencer à l’écrire. Maintenant. Tout de suite.
Je vous recommande l’article de Gilles Bertin qui vient apporter un complément opportun à celui-ci sur son blog Lignes de vie
http://www.lignesdevie.com/2014/02/ecrire-sans-faiblir/