17/11/2015

 

Certains retravaillent leur texte au jour le jour, d’autres  vont jusqu’au bout du premier jet avant de passer à la réécriture… Et vous, comment faites-vous ?

Patricia Highsmith relisait ses manuscrits munie d’un bloc-notes et d’un crayon et notait tout ce qui lui semblait poser problème : page tant, revoir le dialogue, ou bien : page tant, le personnage a besoin d’être étofféJean Echenoz écrit quatre ou cinq versions de la même histoire et choisit systématiquement la dernière. Philippe Djian écrit, relit et finalise page après page…  Autant d’écrivains, autant de façons de faire. Mais peu importe la manière dont vous vous y prenez, pourvu qu’elle fonctionne pour vous.

Le plus difficile, quand on se relit soi-même, est de prendre suffisamment de recul pour apprécier ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Quelques trucs pour faire la différence : imprimez votre manuscrit si vous ne l’avez encore travaillé qu’à l’écran, relisez-le à voix haute si vous êtes habitué à le lire dans votre tête,  changez le caractère et le corps du texte… Bref, bousculez vos habitudes : cela vous aidera à voir votre prose d’un œil neuf. Enfin, ne lésinez pas et faites plusieurs lectures : la première pour avoir une vision globale (celle du lecteur quand il découvre le récit), la deuxième pour les questions de style et de ponctuation, la dernière pour l’orthographe (eh oui, ça compte !). Voici quelques éléments dont il faut tenir compte lors d’une révision…

L’ intrigue

Est-ce qu’en vous lisant, on a envie de tourner les pages les unes après les autres ? La quête du protagoniste est-elle suffisamment crédible pour susciter un sentiment d’empathie chez le lecteur  et le pousser à veiller jusqu’aux petites heures  du matin ? Pour vous en assurer, soignez l’enjeu : celui du récit (qui poussera votre lecteur à lire) et celui du protagoniste (qui le poussera, lui, à agir). Pas d’intrigue sans enjeu, et pas d’enjeu sans conflit (tout ce qui fait obstacle au désir de votre personnage est susceptible de provoquer un conflit). Pour faire avancer votre intrigue, vous devez donc savoir quels sont les conflits de votre histoire  car ce sont eux qui vont créer une tension qui elle-même fera avancer le récit.

Les personnages

Chaque personnage a-t-il sa raison d’être ? Si vous avez introduit au chapitre trois un personnage dont le rôle se limite à fournir une information spécifique, qu’allez-vous faire de lui au cours des trente-six chapitres suivants ? Peut-être serait-il plus judicieux d’utiliser un personnage déjà existant qui glisserait la réplique voulue à point nommé ? Quant aux personnages principaux, vérifiez qu’ils sont cohérents : qu’Untel censé avoir des yeux verts au chapitre deux ne se retrouve pas avec des yeux noirs au chapitre dix-huit, ou qu’Unetelle qui ne peut avoir d’enfant ne déboule pas trente pages plus loin accompagnée de ses rejetons… Etc.

Mettez-vous à la place du lecteur

Bien sûr, vous, auteur, connaissez par cœur les tenants et aboutissants de votre récit, et de votre point de vue tout est clair, les informations indispensables sont bien là, sur la page. Mais dans le cas présent, c’est le point de vue du lecteur qui importe ! Mettez-vous à sa place et vérifiez s’il  a bien tous les éléments pour comprendre ce que vous lui racontez.

à suivre

Vous voulez retravailler le premier jet de votre manuscrit et vous vous demandez par où commencer ? Alice et les mots vous propose plusieurs formules de relecture de manuscrit : elles vous permettront de faire le point sur les forces et les faiblesses de votre texte et vous donneront les outils pour le retravailler.

 

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