22/08/2018

Lorsque vous donnez votre manuscrit à lire autour de vous, vous rencontrez des regards fuyants ou des excuses du genre « je l’ai lu très vite, je ne peux pas te dire… » En clair : vos lecteurs n’osent pas vous avouer qu’ils ont calé dès les premières lignes. Comment y remédier ?

Difficile, quand on se relit soi-même, d’avoir le recul suffisant pour apprécier ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Par exemple, en tant qu’auteur vous connaissez par cœur les tenants et aboutissants de votre roman et, de votre point de vue, tout est clair : les informations indispensables sont bien là, sur la page. Mais qu’en est-il du point de vue du lecteur ? Mettez-vous à sa place et vérifiez s’il  a bien tous les éléments pour comprendre ce que vous lui racontez.

Savoir doser les informations

Peut-être, en voulant retravailler votre texte, avez-vous fait un copié-collé quelque part et, en le reportant, coupé un précieux morceau de texte ? Ou est-ce qu’en réécrivant entièrement le début vous n’avez pas supprimé des informations importantes pour la compréhension de l’histoire ? A l’inverse, on a parfois tendance à vouloir à toute force mettre les points sur les i, ajoutant des explications dont le lecteur n’avait pas besoin (ne le prenez pas pour un abruti !). Ou encore en lui racontant dès le premier chapitre toute la vie de votre personnage, vous le noyez sous une masse d’informations dont il n’a que faire. Ce qu’il veut, le lecteur, c’est d’abord savoir qui est qui et ce qui lui arrive. Ses amis, ses amours et le reste, il les découvrira au fil du récit… c’est plus digeste !

Identifier les motivations des personnages

Si vous ne savez pas pourquoi vos personnages agissent comme ils le font, comment le lecteur pourrait-il le deviner ? Avant de vous lancer dans l’écriture, demandez-vous ce qui les pousse à faire ceci ou cela, parfois au prix de leur vie. La plupart du temps, c’est pour combler un manque (d’attention, d’amour, d’argent…) Ou pour fuir une peur secrète qui va les pousser à éviter toute situation qui les angoisse. Et, bien sûr, c’est dans ce genre de situation que vous allez les plonger, c’est tellement plus excitant ! Vous n’êtes pas obligé de leur fixer des motivations élevées : Untel peut vouloir gagner la course à l’échalote pour remporter son poids en chocolat. L’essentiel est que sa motivation soit claire pour vous, auteur, car cela se sentira dans ce que vous écrirez.

Donner du rythme

Vous abusez des phrases longues et des digressions, et le lecteur perd le fil ? Ou, au contraire, vous alignez les phrases courtes, souvent non verbales, et votre style paraît haché ? Alterner phrases courtes et phrases longues apporte du rythme à un texte et évite la monotonie.  A l’échelle du récit, insérer un flash back ralentit le tempo, une ellipse  permet de l’accélérer.  Le tout est de trouver le bon dosage.

Savoir prendre du recul

Tout ça, c’est bien beau… mais vous avez tellement retravaillé votre texte que vous n’arrivez plus à prendre du recul. Quelques trucs pour vous y aider : si vous n’avez encore travaillé qu’à l’écran, imprimez votre texte. Si vous êtes habitué.e à le lire dans votre tête,  relisez-le à voix haute. Essayez aussi de changer la grosseur des caractères, la police… N’hésitez pas à bousculer vos habitudes : vous verrez alors votre prose d’un œil neuf. Enfin, ne craignez pas de faire plusieurs lectures : la première pour avoir une vision globale (celle du lecteur quand il découvre le récit), la deuxième pour les questions de style et de ponctuation, la dernière pour l’orthographe.

Et si, après avoir vérifié tous les points ci-dessus, vous n’obtenez de vos relecteurs qu’un grognement distrait, demandez-vous si vous savez bien les choisir : vos proches ne sont pas forcément les plus indiqués !

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